C'est en pensant à l'histoire du dessous que j'ai choisi ce poème.
Qui t'a fait Dieu ?
Un jour qu'il était en colère
Dieu dit à l'Homme :
"Ingrat, qui t'a fait Homme ?"
Mais, ce jour-là
L'Homme lui répondit :
"Et toi qui t'a fait Dieu ?"
Depuis ce jour fatal
Dieu ne dit plus rien
A l'Homme en colère.
Alexandre Oler
Photo de Jean-Marie Gaude
Au gré du jour
Cherbourg. Nouvelles du jour. Un homme de 75 ans vient d'être trouvé flottant entre deux eaux non loin de la sortie du port. Les premiers examens ont montré qu'il s'agissait là d'un suicide. Dossier classé donc. N'en parlons plus. Affaire bien ordinaire, un fatigué de la vie sans doute. Sauf que le 7 Avril dernier, on l'a, le plus légalement du monde, expulsé de chez lui, le contraignant à vivre dans la rue. Bien sûr, les services sociaux l'ont un peu accompagné et on l'a hébergé quelques nuits en hôtel. Mais, ça ne pouvait pas durer. En tout cas, c'est ce qu'a pensé le vieil homme, qui vient de décider de définitivement poser sa valise. Un drame de la misère, conclura-t-on. Ouais, bien sûr. Je me demande parfois sur quelle planète on vit et avec qui.
- J'aime pas l'avion, j'aime pas quand le ciel est en-dessous.
- Toi, t'as une tronche à coloniser l'île de Pâques !
- Le veau, moi, je te le dis, ça casse pas trois pattes à un canard ...
- Il tue les filles dans les trains et, en plus, il ne prend pas de billet !
- Si la Corse devenait l'Irlande, au moins ils feraient de la bonne bière !
- Pas toi qui cherchais une maison en Bretagne ? Y a un fou qu'a tué ses voisins.
- Le tabac, c'est une drogue pour les feignants, c'est déjà roulé ...
- Les îles, c'est même pas des îles : au fond de l'eau, ça touche.
- Avec le cinéma en couleurs, tout de suite ils ont mis du sang partout ...
- On n'utilise pas tout notre cerveau, si on veut on peut être encore plus cons
Je préfère mourir du cholesterol que de faim.
San-Antonio
Dessin de W.Raymakers et de Thiss Wilms, publié par "La Presse de la Manche"
Tout n'est pas pourri au royaume du Danemark
On a l'habitude, hélas quelquefois justifiée, de fustiger nos policiers. Ce ne sont pas toujours des tendres, abusant parfois de leur autorité, auteurs, pour certains, de fort dommageables bavures. Mais, on oublie qu'ils sont, par définition, au service de la population, à qui ils doivent aide et protection. Certains d'entre eux l'ont bien compris. Ainsi, Pascal Gleonec, un policier de chez nous, décoré hier "pour acte de courage et de dévouement". Il avait, en Novembre dernier, sauvé de l'intoxication et peut-être des flammes quatre personnes (dont un bébé) prisonniers d'une maison qui allait prendre feu. Ainsi, sept autres de ses collègues du département, remarqués aussi pour leur comportement éminemment altruiste. Tout n'est donc pas pourri au royaume du Danemark. Il y a certes des ripoux dans la police, des brutes épaisses, des petits caporaux autoritaires, des gens qui n'ont rien à y faire. Mais, je suis sûr qu'il y a aussi, chez elle, beaucoup de gens dévoués et conscients des valeurs initiales de leur métier.
Image : Le Figaro
Egoïsme collectif
Laurent Wauquier, ministre, vient d'étonner le monde politique en désignant à la vindicte populaire ceux que la vie a maltraités et qui sont réduits, faute de travail, à vivre des aides de solidarité. Ces misérables, laisse-t-il entendre, on les paie trop et on encourage ainsi leur tentation à la fainéantise. Il propose de limiter à 75% du SMIC le cumul des diverses aides sociales qu'ils reçoivent. Que la droite tape sur le petit ne me surprend guère, mais ce qui me scandalise tout de même, c'est de lire qu'un sondage-express télévisuel indique que 70% des gens seraient d'accord avec cette proposition. Je m'interroge sur la signification de tels résultats statistiques. De deux choses l'une : ou bien nous sommes majoritairement des égoïstes, ou bien nous nous laissons trop facilement abuser par le discours politique populiste.
Charles Laughton dans le rôle de Quasimodo (1939)
La laideur a ceci de supérieur à la beauté : elle dure.
Daniel Mussy
L'enfant lit l'almanach
L'enfant lit l'almanach près de son panier d'oeufs.
Et, en dehors des Saints et du temps qu'il fera,
elle peut contempler les beaux signes des cieux :
Chèvre, Taureau, Bélier, Poissons, et caetera.
Aussi peut-elle croire, petite paysanne,
qu'au-dessus d'elle, dans les constellations,
il y a des marchés pareils avec des ânes,
des taureaux, des béliers, des chèvres, des poissons.
C'est le marché du Ciel sans doute qu'elle lit.
Et, quand la page tourne au signe des Balances,
elle se dit qu'au Ciel comme à l'épicerie
on pèse le café, le sel et les consciences.
Francis Jammes.
Je n'ai pas pu réunir la somme nécessaire à l'achat de cette magnifique toile de Claude Monet, dite "Les peupliers". Et je n'en aurai pas le temps. Un riche collectionneur vient de l'acquérir aux enchères de New-York pour la somme de 22 millions de dollars. Tant pis ! Il y avait bien à vendre aussi une statuette sculptée par Gauguin, "La jeune Tahitienne". On la cédait pour la moitié moins, soit tout de même la bagatelle de 11 millions de dollars. Mais là non plus, je ne pouvais pas suivre. Bon, allez, Flo, pas de découragement surtout ! Je me consolerai en achetant une vague croûte, demain dimanche, au vide-greniers voisin.
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