Le blog de florentin

Le Gaucho ? Vous en avez forcément entendu parler. C'est un pesticide à l'efficacité reconnue, mais qui a l'inconvénient de faire passer les abeilles de vie à trépas. Evidemment les apiculteurs ont tiqué. On les comprend. Ils ont donc traîné devant les tribunaux son vendeur en France, la société Bayer. Laquelle ne voulait pas, on le comprend aussi, abandonner si facilement une commercialisation dont elle faisait son miel. Cependant, l'instruction aurait pu se faire très rapidement. Les évidences sont évidentes, s'pas ? Mais, le procès a duré une douzaine d'années. C'est dire si on a compliqué le dossier. Et les abeilles pendant ce temps-là ? Ben, elles ont continué à mourir. Le Gaucho est mortel pour les abeilles, tout le monde le sait, tout le monde le dit, mais le juge a décidé de l'ignorer. Il a prononcé un non lieu. Pourquoi ? Peut-être qu'il n'aime pas le miel. Je ne veux pas croire qu'il ait eu d'autres (mauvaises) motivations ...

Les fraudes fiscales commises par le personnage en question étaient si criantes et si massives qu'il a bien fallu le condamner. Ce fut, quelque part, la mort dans l'âme que les juges ont fini par infliger à Berlusconi un an de prison. Mais voilà, on ne va tout de même pas mettre les fers aux pieds à un VIP de cette importance. Alors, on lui a gentiment aménagé sa peine : il va passer son temps de punition en activité d'intérêt général. En l'occurrence, se mettre, une demi-journée par semaine, au servive des vieux d'un hospice ou d'une maison de retraite. Vous voyez d'ici le tableau ! Mais, passons. Vous vous appelez Dupond (ou Dupont) et vous vous faites piquer à voler : illico, c'est la taule ! Vous êtes VIP, c'est une autre histoire. Surtout, si vous grenouillez dans le monde politique. Faut alors avoir tué père et/ou mère pour enfiler enfin l'uniforme du pénitencier. Et encore ...  

Si on laisse son blog sans écrits pendant un certain temps, la plateforme qui vous héberge se l'accapare et l'inonde de publicités. Je n'en vois pas l'intérêt, puisque, par définition, votre blog, abandonné, n'est plus visité. Ou si peu. Mais passons. Je n'éprouve toujours pas l'envie de revenir sur mon site, mais je ne souhaite pas non plus qu'il se transforme en placard publicitaire. Aussi, pour y échapper, je reviendrai de temps à autre déposer ici un petit papier. A plus, peut-être. Pour l'heure, je vous laisse, faut que j'aille choisir mon maire.

Jurançon 93

Un Jurançon 93
Aux couleurs du maïs,
Et ma mie, et l'air du pays :
Que mon coeur était aise.

Ah, les vignes de Jurançon,
Se sont-elles fanées,
Comme ont fait mes belles années,
Et mon bel échanson ?

Dessous les tonnelles fleuries
Ne reviendrez-vous point
A l'heure où Pau blanchit au loin
Pa-delà les prairies ?

Paul Jean Toulet

Roman du vide, de l'absence, du désenchantement de l'amour, de la vie manquée. Muriel est employée de banque, Alex est boxeur. Quand elle rentre chez elle, après une morne journée de travail, elle erre sans but dans les pièces désertes de son appartement de banlieue. Elle attend Alex. Lui, silencieux et secret, rentre à son tour, le corps souvent tuméfié, s'avachit devant la télé ou se réfugie au fond de son lit. Ils s'aiment sans doute, mais sans se parler. Leur existence est comme une attente dont ils ignorent l'objet. Leur vie, la mère qui s'inquiète pour sa fille, le voisin malade, la maîtresse qu'Alex n'arrive pas à quitter, tout pose question, mais reste sans réponse. Elle, chaque jour, espère quand même, mais elle ne sait trop quoi. Pourtant, il y a longtemps, elle s'était promis qu'elle serait un jour heureuse. Mais que faire ? Peut-être qu'un enfant... Mais, à l'annonce de la grossesse de sa compagne, Alex se ferme totalement, convaincu que son avenir est alors définitivement bouché. Muriel sait que, là encore, elle a raté quelque chose... Roman qui me fait penser à certains écrits de Christian Bobin. C'est beau, mais cela met le coeur à l'envers ...