Un peu de silence, s'il vous plaît !
"Savez-vous que son fils a eu des ennuis avec la police ? Une histoire pas très claire. La pauvre, elle est toute retournée. Mais, ça lui pendait au bout du nez. Avec l'éducation qu'elle lui a donnée ! " Elles étaient deux, faussement apitoyées, au coin de la devanture où je m'étais arrêté. Je leur ai lancé un regard un brin moqueur, qui m'a cependant semblé les étonner. J'aurais, je pense, plutôt dû, en l'occurrence, opiner du chef. J'ai, je l'avoue, du mal à supporter ce type de commérages. Comment peut-on ainsi "se réjouir" du malheur des autres ? Et d'abord qui est-on pour se permettre de juger autrui ? De quelle légitimité dispose-t-on pour ce faire ? Chacun ferait mieux de se mêler de ses affaires et, le cas échéant, de balayer devant sa porte ...
J'entrouvre un oeil
Voilà presque une semaine que je ne n'ai pas mis les pieds (façon de parler) sur mon blog. Une semaine de pleine liberté que je me suis donnée. Et que j'ai bien utilisée. Je ne dis évidemment pas que la tenue de mon blog fut pour moi une corvée permanente. Au contraire. Mais, je le répète, il me prenait trop de temps. Je veux désormais le vivre comme un plaisir. Et, vous le savez bien, les plaisirs se goûtent, ils ne se dépassent pas. Je reviens donc sur la pointe des pieds. Avec en tête la même idée : n'y venir que de temps à autre. Au gré de mes envies. Avec le vague espoir qu'on vienne de temps en temps y jeter un oeil, même s'il n'est que distrait. Un peu égoïste tout ça, me direz-vous. D'accord, j'avoue.
Dessin de W.Raymakers et de Tiss Wilms, publié par "La Presse de la Manche".
Je ne suis pas sûr qu'il s'agisse de chirurgie esthétique.
Je me mets en sommeil.
La tenue de mon blog et la visite (avec coms apposés) de ceux des copains me prennent trop de temps. Comme à beaucoup de monde sans doute. Il y a un tas de choses, chez moi, que je ne fais plus, que je fais mal ou que je fais trop vite. Je lis moins, mon vélo prend la poussière, je laisse les travaux s'accumuler, etc. Ma douce ne me reproche pas le temps que je passe sur mon clavier, elle m'en raille même, mais je crois qu'elle aimerait sûrement que je sois un peu plus disponible. Alors, j'arrête. Un temps tout au moins. Je ne viendrai plus sur mon site qu'épisodiquement et seulement à propos de choses qui, comme on dit aujourd'hui, m'auront fortement interpellé. Alors, salut, tout le monde. Et à plus, peut-être.
Au moment même où commence la "Semaine de l'Industrie", organisée à l'initiative d'un gouvernement qui affirme vouloir promouvoir le travail technologique et manufacturier, on apprend que Renault, le fleuron de nos firmes automobiles, a délocalisé 70% de ses fabrications. Après beaucoup d'autres entreprises, me direz-vous. C'est vrai, hélas ! Il est effectivement grand temps de faire quelque chose : la France, on le constate chaque jour davantage, se désindustrialise. Je crois, malheureusement, que cette "Semaine de l'Industrie" va passer, après beaucoup de parlottes, quelques initiatives locales généreuses, mais n'aboutira sans doute à rien ...
Si la girouette pouvait parler, elle dirait qu'elle dirige le vent.
Jules Renard
Le baptême de l'air
Cette rue
autrefois on l'appelait la rue du Luxembourg
à cause du jardin
Aujourd'hui on l'appelle la rue Guynemer
à cause d'un aviateur mort à la guerre
Pourtant
cette rue
c'est toujours la même rue
c'est toujours le même jardin
c'est toujours le Luxembourg
Avec les terrasses... les statues... les bassins
Avec les arbres
les arbres vivants
Avec les oiseaux
les oiseaux vivants
Avec les enfants
tous les enfants vivants
Alors on se demande
on se demande vraiment
ce qu'un aviateur mort vient foutre là-dedans.