Fafa et lui, la retraite venue, ont quité Paris et se sont réfugiés en province dans une villa qu'ils ont fait construire et joyeusement nommée La Coquette. Depuis douze ans, ils y vivent, heureux au début, s'ennuyant ensuite. Ils ont, peu à peu, cessé de former des projets, de se parler vraiment, minés par le déprimant du quotidien, faisant même, lassés d'eux-mêmes, chambre à part. Et puis un jour, Fafa est partie. Elle a pris le train pour Paris. Pour quelques jours ? Définitivement ? Le vieil homme ne sait pas. Mais, dans un moment d'amère lucidité, il devine qu'elle ne va pas revenir. Elle lui a laissé dans les mains une lettre qu'il n'ose pas ouvrir. N'est-ce pas le mot de la rupture ? Celui qui va sceller son désormais triste destin. Les gens qui le voient soliloquer dans les rues de la ville le trouvent bizarre. Ils ne savent pas qu'il pleure là son angoissse, son désespoir, sa résignation aussi.
Livre émouvant (comme l'était déjà "Le sang noir", le chef d'oeuvre du même auteur). Un récit qui conte le drame de la communication rompue, mais dit aussi le malheur de l'amour qui n'a pas su se nourrir. S'aimer n'est pas si simple ! Il faut prendre garde au temps, lequel, si l'on n'y fait pas attention, transforme souvent l'amour en indifférence...