"Spleen en Corrèze" de Denis Tillinac
Journal, tenu par Denis Tillinac durant le temps où il fut "localier" à Tulles dans les années 80. Journal de quelqu'un qui ne portait pas sa profession aux nues. Visiblement, il s'ennuyait dans ce métier qui l'obligeait à "faire les chiens écrasés" et à rendre compte de tout l'évènementiel local : assemblées générales, conseils municipaux, rencontres sportives, campagnes électorales, repas des anciens, fêtes des écoles, etc.
Un extrait, significatif de ce que l'auteur, désabusé, pensait de son métier d'alors :
Longue discussion avec Labrousse au Moderne, devant des demis d'une bière déplorable, sur le contenu des pages locales. Contenu débile selon lui. Je l'ai pensé à mes débuts. En vérité, je le pense encore ; mais je ne conçois plus que les localiers puissent y remédier. La débilité de nos pages reflète celle de la vie sociale, sans plus. Dans ce miroir, les lecteurs se rassurent et se valorisent. Nous ne sommes pas payés pour nous "exprimer", ni pour assener de la morale. Quelle morale d'ailleurs ? Au nom de quelle certitude ?